samedi 22 septembre 2018

98. ENCYCLOPÉDIE. LOI D'ILLICH

Ivan Illich, prêtre catholique issu d'une famille de Juifs russes installés en Autriche, a longtemps étudié les comportements des enfants et a publié de nombreux ouvrages comme Une société sans école ou Le Chômage créateur. Homme de toutes les cultures, ce penseur considéré comme un subversif renonce au sacerdoce et crée au Mexique, en 1960, le centre de documentation de Cuernavaca, spécialisé dans l'analyse critique de la société industrielle. Dans son discours : " Pas besoin de stratégie politique pour faire la révolution ", il appelle l'homme à créer un espace de travail dont la principale préoccupation serait la convivialité. À partir de la convivialité, et non du rendement, il pense que l'humain trouvera de lui-même la forme de participation à la production qui lui convient le mieux. Mais au-delà de ses livres et de ses discours, Ivan Illich sera surtout connu pour une loi baptisée de son nom, la loi d'Illich. Celle-ci reprend les travaux de plusieurs économistes sur les rendements de l'activité humaine.
     Elle peut s'exprimer ainsi : " Si l'on continue d'appliquer une formule qui marche, elle finit par ne plus marcher du tout. " Pourtant, dans le domaine de l'économie, on avait pris l'habitude de croire qu'en doublant la quantité de travail agricole on doublait la quantité de blé. Dans la pratique cela fonctionne jusqu'à une certaine limite. Plus on approche de cette limite, moins l'ajout de travail devient rentable. Et si on dépasse, on rentre carrément dans des rendements décroissants. Cette loi peut s'appliquer au niveau de l'entreprise, mais aussi au niveau de l'individu. Jusque dans les années 60, les adeptes de Stakhanov pensaient que pour augmenter la rentabilité il fallait augmenter la pression sur l'ouvrier. Et que plus celui-ci subit de pression plus il est performant. En fait cela fonctionne jusqu'à un point que la loi d'Illich peut définir. Au-delà, toute dose de stress supplémentaire sera contre-productive, voire destructrice.
     
     Edmond Wells,
     Encyclopédie du Savoir Relatif et Absolu, Tome V.
   

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