samedi 22 septembre 2018

106. ENCYCLOPÉDIE. LES MAGICIENS

Un parchemin égyptien daté de 2700 av. J.-C. mentionne pour la première fois un spectacle de magie. L'artiste se nommait Meïdoum et officiait à la cour du pharaon Khéops. Il émerveillait les spectateurs en décapitant un canard puis en lui rendant sa tête par un tour de passe-passe et le faisant repartir bien vivant sur ses pattes. Poussant son tour plus loin, Meïdoum décapita plus tard un bœuf pareillement ressuscité.
     À la même époque, les prêtres égyptiens pratiquaient une magie sacrée, usant de trucages mécaniques pour simuler à distance l'ouverture des portes d'un temple.
     Durant toute l'Antiquité, la prestidigitation se développa avec des balles, des dés, des pièces et des gobelets. Le premier arcane du tarot, le bateleur, représente d'ailleurs un magicien pratiquant ce genre de tours sur un marché.
     Le Nouveau Testament relate l'histoire de Simon le magicien, prestidigitateur très apprécié par l'empereur romain Néron. Saint Pierre confronta son pouvoir au sien. Vaincu, Simon décida en guise de baroud d'honneur de s'élancer du Capitole pour un tour ultime : l'envol dans le ciel. Mais afin de prouver la supériorité de leur foi sur la magie, les apôtres le firent chuter par leurs prières. Par la suite, saint Pierre utilisera le terme " simonisme " pour désigner les faux croyants.
     Au Moyen Âge apparaissent les premiers tours de cartes, plus tard complétés par des tours de passe-passe. Bien souvent cependant, leurs auteurs sont soupçonnés de sorcellerie et finissent au bûcher.
     La distinction entre sorcellerie et magie ne se fera vraiment qu'en 1584 lorsqu'un magicien anglais, Reginald Scott, publiera un livre révélant les secrets de nombreux tours afin que le roi d'Écosse Jacques Ier cesse d'exécuter les illusionnistes.
     Simultanément, en France, l'appellation " physique amusante " remplace le terme " magie ", les prestidigitateurs étant dorénavant des " physiciens ". Dès lors, la magie peut s'épanouir dans les salles de spectacle, avec la création de tours utilisant des trappes, des rideaux, des mécaniques camouflées.
     Robert Houdin, fils d'horloger et lui-même horloger, précurseur de la magie moderne, créera le " Théâtre des soirées fantastiques " pour lequel il fabriquera des automates et des systèmes complexes pour ses illusions. Robert Houdin sera même officiellement dépêché par le gouvernement français en Afrique afin de prouver aux marabouts et aux sorciers de village la supériorité de la magie française sur les leurs.
     Quelques années plus tard, Horace Godin inventera le tour de " la femme coupée en deux " et un magicien américain, Houdini, surnommé " le roi de l'évasion " pour ses capacités à s'échapper de n'importe quelle geôle, se lancera dans de grands spectacles de magie qui feront le tour du monde.
     
     Edmond Wells,
     Encyclopédie du Savoir Relatif et Absolu, Tome V

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