samedi 22 septembre 2018

94. ENCYCLOPÉDIE : MOUVEMENT ENCYCLOPÉDISTE


     Répertorier tout le savoir d'une époque relève d'une gageure qui a enthousiasmé nombre de savants au fil des siècles.
     Les premiers travaux encyclopédiques d'envergure datent du IIIe siècle av. J.-C. C'est en Chine que Lu-Buwei, riche marchand devenu Premier ministre du royaume de Qin, convia trois mille lettrés à la cour et les pria de consigner tout ce qu'ils savaient.
     Il exposa ensuite l'épais tas de feuillets issus de cette confrontation aux portes du marché de sa capitale et disposa mille pièces d'or dessus. Puis il placarda une inscription signalant que toute personne capable d'ajouter le moindre savoir à celui-là recevrait l'argent de la bourse.
     En Occident, Isidore de Séville rédige dès 621 la première encyclopédie moderne, intitulée Étymologies, laquelle réunit les savoirs latin, grec et hébreu de son temps.
     En 1153, le Secretum Secretorum, " Le Secret des Secrets ", de Johannes Hispalensis se présente sous la forme d'une lettre adressée par Aristote à Alexandre le Grand lors de la conquête de la Perse. On y trouve des conseils de politique et de morale associés à des préceptes d'hygiène, de médecine, d'alchimie, d'astrologie, à des observations de plantes et de minéraux. Traduit dans toutes les langues européennes, le Secret des secrets connaîtra un grand succès jusqu'à la Renaissance.
     Albert Le Grand, professeur à l'université de Paris en 1245 et maître de Thomas d'Aquin, prend le relais. Il établit une encyclopédie englobant les animaux, les végétaux, la philosophie et la théologie.
     Plus subversif, plus distrayant aussi, François Rabelais, dans ses ouvrages publiés à partir de 1532, s'intéresse à la médecine, à l'histoire et à la philosophie.
     Il rêve d'un enseignement stimulant l'appétit de savoir et incitant à l'apprentissage dans la joie.
     Établirent encore leur encyclopédie personnelle les Italiens Pétrarque et Léonard de Vinci, et l'Anglais Francis Bacon.
     En 1746, le libraire Lebreton obtient pour vingt ans un privilège royal l'autorisant à publier un Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers. Il en confie la rédaction à Denis Diderot et à d'Alembert qui, aidés des plus grands savants et penseurs d'alors, parmi lesquels Voltaire, Montesquieu ou Jean-Jacques Rousseau, recenseront tous les savoirs et techniques de leur temps.
     Simultanément, en Chine, à la même époque, sous la direction de Cheng Menglei, plus de deux mille lettrés et deux cents calligraphes s'attelaient à une Grande Encyclopédie des temps passés et présents qui compta plus de 800 000 pages et fut imprimée en soixante-cinq exemplaires. Mais l'Empereur mourut et son fils aîné, qui avait dû lutter contre lui pour accéder au pouvoir, se vengea sur ses proches et exila Cheng Menglei qui mourut dans la misère.
     
     Edmond Wells,
     Encyclopédie du Savoir Relatif et Absolu, Tome V.
   

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