vendredi 21 septembre 2018

AVANT-PROPOS


    Et si ce n'étaient pas les civilisations les plus raffinées mais les plus féroces qui avaient laissé leurs marques dans l'histoire humaine ?
    À bien y regarder, les cultures disparues n'ont pas été forcément les moins évoluées. Il suffit parfois d'un chef naïvement abusé par les promesses de paix de ses adversaires ou d'aléas météorologiques bouleversant le cours d'une bataille pour que bascule le destin de tout un peuple. Les historiens des vainqueurs réécrivent ensuite à leur guise le passé des perdants afin de justifier leur anéantissement. Pour effacer tout scrupule aux générations ultérieures, la formule " Malheur aux vaincus " clôt le débat. Et Darwin a même trouvé une légitimation scientifique à ces massacres avec sa " sélection naturelle " et sa théorie de " la survivance des plus aptes ".
    Ainsi s'est créée l'histoire des humains de la Terre, sur des charniers et des traîtrises oubliés.
    Qui a vu ?
    Qui sait vraiment ?
    Je n'ai trouvé qu'une réponse : " le " ou " les " dieux, à condition bien sûr qu'" il " ou " ils " existe(nt).
    J'ai tenté d'imaginer ces témoins discrets. Des dieux scrutant une humanité grouillante à la manière d'entomologistes observant des fourmis.
    Si des dieux existent, quelle a été leur éducation ?
    Tout évolue. Comment sont-ils passés de la jeunesse à l'âge mûr ? Comment interviennent-ils ? Pourquoi les intéressons-nous ?
    J'ai cherché des réponses dans les textes sacrés, du Livre des morts tibétain au Livre des morts égyptien, en passant par le chamanisme ou les grandes cosmogonies des peuples des cinq continents. Ils donnent des informations qui ne se contredisent que très rarement. Comme s'il existait une perception collective de la dimension qui nous dépasse et des règles du jeu cosmique.
    Philosophie et science ont toujours été opposées, mais pour moi elles se rejoignent dans ce qu'on pourrait nommer la " spiritualité laïque ". Là, ce qui importe, ce sont les questions plus que les réponses.
    Pour le reste, j'ai laissé libre cours à mon imagination.
    À mes yeux, Nous, les dieux constitue la prolongation naturelle des Thanatonautes et de L'Empire des anges. Après la conquête du Paradis et la découverte du monde angélique, il était logique que le niveau d'évolution supérieur soit précisément celui des dieux...
    C'est pourquoi Michael Pinson, ainsi que son étrange ami Raoul Razorback, Freddy Meyer, Marilyn Monroe, tous les ex-thanatonautes-ex-anges, réunis sous le slogan " L'amour pour épée, l'humour pour bouclier " sont ici de retour. Je me suis laissé emporter dans ce monde imaginaire comme dans un rêve éveillé. La nuit je continuais à revivre certaines scènes.
    J'ai travaillé en écoutant nombre de musiques de films, et notamment celles du Seigneur des anneaux, de Dune et de Jonathan Livingstone le Goéland. S'y sont ajoutés les neuf symphonies de Beethoven, Mozart, Grieg, Debussy, Bach, Samuel Barber et la symphonie des Planètes de Gustav Holst pour le classique ; côté rock, Mike Oldfield, Peter Gabriel, Yes, Pink Floyd.
    Lorsque j'ai parlé de mon projet à mon éditeur, il s'est montré enthousiaste devant cette création d'un monde. Résultat : plus de mille pages, qui constitueront trois volumes.
    Au bout de la quête initiatique de mon héros : la rencontre avec le Créateur de l'univers.
    Alors peut-être vous poserez-vous la question vous aussi : " Et moi, si j'étais à la place de Dieu, je ferais quoi ? "



 


    Bernard Werber
 


 
 

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